L'IA dans le recrutement : un appel aux employeurs responsables

  • 02-06-24
  • 13:30
Mot-clé :
  • Adecco Group

Notre rapport Adecco Global Workforce of the Future 2023 révèle que les travailleurs font confiance à l'IA pour trouver des opportunités, mais pensent que seuls les humains peuvent voir leur véritable potentiel.

L'intelligence artificielle (IA) est appelée à faire partie intégrante du secteur du recrutement, mais sous quelle forme ?

Notre étude montre que les travailleurs pensent que l'IA peut améliorer l'efficacité du recrutement et trouver des opportunités intéressantes, mais préfèrent parler à un recruteur humain lors des entretiens. Le rapport, basé sur 30 000 travailleurs dans 23 pays, indique que 64 % font confiance à l'IA pour les mettre en relation avec des postes, mais préfèrent l'expertise humaine pour évaluer leur potentiel.

Télécharger le rapport Global Workforce of the Future 2023 - Chapitre II L'IA dans le recrutement : Lien.

L'IA, un outil et non un substitut

Notre rapport montre clairement que les travailleurs font davantage confiance à l'IA lorsqu'il s'agit de faire correspondre des candidats à des postes vacants, de sélectionner des opportunités d'emploi pour les candidats et de créer des descriptions de poste précises.

Toutefois, dans d'autres domaines, les travailleurs sont moins enclins à faire confiance aux capacités de l'IA : lorsqu'il s'agit de décider quels candidats passent à l'entretien, de juger la performance d'un entretien et d'évaluer la pertinence d'une expérience professionnelle non traditionnelle. En fait, 24 % des travailleurs font peu ou pas du tout confiance à l'IA pour évaluer leur performance en entretien. Lorsqu'on leur demande pourquoi, 42 % d'entre eux déclarent douter de la capacité de l'IA à percevoir les signaux non verbaux. Par ailleurs, 32 % ont déclaré ne pas comprendre comment l'IA pourrait les reconnaître comme de bons candidats.

Cela suggère que les travailleurs voient le potentiel de l'IA comme un outil permettant de mettre en relation des candidats avec des opportunités, et qu'ils font confiance aux recruteurs pour l'utiliser en tant que tel. Mais cela suggère également que le secteur n'en est pas encore au stade où l'on fait confiance à l'IA pour prendre en charge les aspects les plus complexes du recrutement qui reposent sur le jugement. En d'autres termes, les compétences exclusivement humaines restent très certainement la pierre angulaire d'un bon recrutement.

Des écarts à combler

Le rapport souligne des différences de confiance envers l'IA selon le niveau d'éducation et la géographie. Les travailleurs ayant un faible niveau d'éducation sont plus sceptiques quant à l'évaluation de leurs compétences par l'IA. Globalement, 57 % font confiance à l'IA, mais ce chiffre tombe à 39 % chez ceux ayant un diplôme secondaire, contre 65 % chez ceux ayant un diplôme universitaire. La confiance varie aussi selon les pays.
 

Prochaines étapes pour les employeurs responsables

Les employeurs doivent créer des lieux de travail inclusifs et sûrs. Voici trois moyens :
  • Investir dans l'IA dans le processus de recrutement pour accroître l'efficacité, mais être transparent avec les candidats sur le lieu et la manière dont l'IA est utilisée, afin d'instaurer la confiance.
  • Veiller à ce que chaque candidat ait accès à la technologie utilisée et se sente à l'aise et confiant dans son utilisation.
  • Le recrutement ne devrait pas être basé uniquement sur les compétences et l'expérience. Pour évaluer le plein potentiel d'une personne, il est préférable de faire appel à des recruteurs humains plutôt qu'à des solutions d'IA.